Regard sur

Sécurité sociale : « L’histoire ne peut pas prédire l’avenir, mais elle peut aider à le penser » (Tribune)

« Autant célébrée et autant critiquée ». Tel est le constat que dresse l'historienne Judith Rainhorn à l'occasion des 80 ans de la naissance de la Sécurité sociale en France. Dans la tribune qu'elle a publiée dans Le Monde, ce samedi 4 octobre 2025, la présidente du conseil scientifique du comité d'histoire de la Sécurité sociale revient aux origines de l'institution et rappelle quels ont été ses apports dans la construction du modèle français de redistribution et la garantie d'une solidarité intergénérationnelle. 

Né à partir des ordonnances des 4 et 19 octobre 1945, le système collectif de protection social s'inscrit dans l'histoire plus longue de l'assistance et de la lutte contre la pauvreté et la précarité. La naissance de l'institution est fille d'un mouvement interventionniste en matière sociale qui a vu naître les lois permettant la prise en charge des accidents du travail (1898), des maladies professionnelles (1919) ou encore le congé de maternité indemnisée pour les salariées (1913). L'année 1945 marque un tournant dans ce mouvement : la Sécurité sociale entend rompre avec l'assistance fragmentée et a pour ambition de couvrir l'ensemble de la population face à des risques plus étendus (au-delà du travail) : maladie, vieillesse, famille... 

Depuis, la Sécurité sociale a rallongé l'espérance de vie des populations, amélioré considérablement le niveau de vie de plusieurs foyers et cimenté le lien social. Alors que plusieurs lignes de fracture amènent à interroger l'avenir de ce système d'entraide collective et obligatoire (crises, augmentation des coûts de santé, montée des emplois précaires), l'historienne Judith Rainhorn réaffirme la nécessité de penser son principe fondateur : celui de la solidarité.

L'article est consultable en intégralité à partir du lien de téléchargement situé plus bas (pour les non-abonné.e.s au journal Le Monde). Il est également accessible ici (pour les abonné.e.s du journal).

Sa lecture peut être complétée à partir des articles complémentaires « Il n'y a pas de fatalité à laisser détruire notre patrimoine commun » et « Un outil pour sécuriser l'avenir » publiés respectivement par Léo Rosell (doctorant en histoire à l'université de Bourgogne) et Giacomo Canepa (chercheur associé au Centre d'histoire de Sciences Po). Elle peut encore être complétée à partir de la lecture du numéro scientifique, dédié au "moment 1945", publié dans la Revue d'Histoire de la Protection Sociale (2025/1 n°18).